COVID-19, la pandémie...
Cette exposition porte sur la COVID-19. Les photographies ont été prises à Ottawa, en 2021, mais elles pourraient provenir de n’importe quelle ville du pays ou de n’importe quelle ville dans le monde. Nous avons tenté de montrer comment cette pandémie a touché les individus. Tout d’abord, par des pertes d’emplois pendant les multiples périodes de confinement. La fermeture des commerces de détail a entraîné de nombreuses faillites. Ensuite, par la disparition du lien social alors que les fréquentations avec nos semblables étaient devenues impossibles.
Bien que nos photographies n’abordent pas ces sujets, pensons à ceux qui nous ont quittés; aux crises qui se sont déroulées dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), dans les résidences pour aînés, dans les hôpitaux et dans les établissements scolaires.
C’est sans aucun doute la réaction des responsables politiques qui nous a le plus frappés au début de cette pandémie. De tout temps, les palinodies des politiciens trahissent leur désarroi et leur manque de préparation face aux situations d’urgence. Pour la majorité d’entre eux, le temps long n’existe pas. Cette attitude n’a fait qu’empirer les problèmes. En voici quelques exemples.
Dans son point de presse du 28 février 2020, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare que les risques liés à la COVID-19 sont désormais « très élevés » à l’échelle mondiale. Pourtant, le 12 mars 2020, le premier ministre de l’Ontario encourage ses concitoyens à voyager pendant le congé scolaire du mois de mars!
Le 17 mars 2020, à l’aéroport Montréal-Trudeau, l’incurie du gouvernement fédéral dans les aéroports force la Ville de Montréal à prendre les choses en main. Son objectif est de sensibiliser les voyageurs aux mesures à adopter suite à un voyage à l’étranger.
Pire encore, le gouvernement fédéral ignore la quantité d’équipements de protection individuelle qu’il garde en inventaire dans la réserve nationale stratégique. Cette réserve a pour objectif d’approvisionner les provinces en cas d’urgence. Deux rapports présentés par la vérificatrice générale du Canada, au mois de mai 2021, soulignent que des problèmes de planification et de gestion des réserves d’urgence existent depuis plus d’une décennie. Selon cette dernière, « …les problèmes qui sont oubliés ou qu’on néglige de régler ont une façon de ressurgir, […] généralement au pire moment. » Elle ajoute que « s’il y a une leçon générale à tirer de cette pandémie, c’est que les ministères doivent agir pour résoudre les problèmes de longue date et voir l’intérêt d’être mieux préparé pour les coups durs. »
Le gouvernement ontarien n’a guère fait mieux. La vérificatrice générale de l’Ontario affirme, dans un rapport publié le 25 novembre 2020, que les principales leçons tirées de l’épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003 n’ont pas été retenues. Sans compter que certains ministères n’ont pas agi suite à des recommandations présentées dans des audits de 2003, 2007 et 2014.
Enfin, soulignons que le Québec et l’Ontario ont dû demander l’intervention des Forces armées canadiennes pour aider à gérer la situation lamentable dans les résidences de soins de longue durée. Le premier ministre du Canada a accepté cette demande, tout en ajoutant que ce n’était pas le travail des militaires de prendre soin des aînés. Il a même déclaré que les résidences pour aînés pourraient être régies par la Loi canadienne sur la santé. Le premier ministre du Québec lui a rétorqué qu’au moment où le système de santé a été mis en place, le gouvernement fédéral en finançait 50 % alors qu’aujourd’hui il en finance seulement 23 %.
Une conclusion s’impose. Les gouvernements devraient être beaucoup mieux préparés pour réagir aux crises de toutes sortes. Celles-ci peuvent survenir à tout moment et affectées gravement le fonctionnement de la société et la vie des individus qui la composent.