De grands photographes : Le Secq, Le Gray, Mestral, Baldus, Bayard
(en cours)
En 1851, en France, la Commission des monuments historiques, sous la direction de l’écrivain Prosper Mérimée (1803-1870), demande à cinq photographes de prendre des clichés de certains édifices historiques. L’objectif de la Commission est de documenter le patrimoine national, particulièrement les monuments qui devront être restaurés. La photographie qui voit (officiellement) le jour en 1839 est la technique choisie par la Commission pour réaliser cet inventaire. D’ailleurs, la création d’un inventaire avec images est une première dans l’histoire de la photographie.
Les cinq photographes sélectionnés sont tous membres de la Société héliographique. La Commission attribue à chacun une région de la France.
Qui sont ces photographes?
Henri Le Secq (1818-1882)
Henri Le Secq est considéré, à l’instar de ses collègues, comme l’un des grands de l’histoire de la photographie. Il commence sa carrière en 1848. En 1850, il photographie la Cathédrale Notre-Dame d’Amiens, qui sera restaurée par l’architecte Viollet-le-Duc (1814-1879). Ses photographies d’architecture sont remarquées; on les retrouve à l’Exposition universelle de 1855. En outre, la collection de ferronnerie d’Henri Le Secq est à l’origine du musée consacré à cet art à Rouen.
Gustave Le Gray (1820-1884)
La première photographie officielle d’un chef d’état français (Louis-Napoléon Bonaparte) revient à Gustave Le Gray, qui sera d’ailleurs le photographe attitré de la famille impériale. En 1851, Gustave Le Gray est membre fondateur de la Société héliographique, qui deviendra, en 1854, la Société française de photographie. L’influence de Le Gray sur l’évolution de la photographie est telle que, déjà à son époque, on la considère comme un art à part entière.
« J’émets le vœu que la photographie, au lieu de tomber dans le domaine de l’industrie, du commerce, rentre dans celui de l’art. »
─ Gustave Le Gray
Auguste Mestral (1812-1884)
Malheureusement, nous ne possédons que peu d’informations sur Auguste Mestral. Reconnu pour ses portraits, il est l’élève de Gustave Le Gray. Ces deux photographes vont voyager et travailler ensemble. Ceci explique pourquoi certaines photos sont parfois attribuées aux deux photographes. Il leur arrive aussi de travailler chacun de leur côté.
En 1855, lors de l’exposition organisée par la Société française de photographie, Mestral présente des images réalisées trois ans auparavant, en Normandie et en Bretagne, alors qu’il voyageait seul.
Edouard-Denis Baldus (1813-1889)
Edouard-Denis Baldus, peintre et photographe prussien, est naturalisé français en 1856. Il s’installe à Paris en 1838 après un voyage aux États-Unis. Outre ses travaux pour la Commission des monuments historiques, il documente par ses photographies l’activité ferroviaire de la France. De plus, il réalise les premiers reportages de l’époque, dont celui de 1856 lors des inondations du Rhône. Ses photographies montrent la transformation des paysages par l’ingénierie.
Hippolyte Bayard (1801-1887)
Hippolyte Bayard est un photographe mais aussi un inventeur. Pensons ici au procédé photographique de négatifs sur papier ou encore aux positifs directs sur papier. Il est à l’origine de la première exposition de photographies de l’histoire, qui s’est tenue à Paris en 1839.
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Les photographies présentées ici ont été réalisées dans le cadre de la mission héliographique de 1851, ou encore à d’autres moments de la carrière de ces cinq grands photographes.